2023 : Qu’est-ce que la réforme de la responsabilité financière ?

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Loi de finances - EXFILO

Qu’est-ce que la « Responsabilité financière des gestionnaires publics » ?

Jusqu’en 2022 inclus, il s’agissait de la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publiques.

Quelle réforme de la responsabilité financière ?

L’ordonnance 2022-408, relative au régime de responsabilité financière des gestionnaires publics (lien), prise en application de la loi de finances pour 2022, institue un nouveau régime juridictionnel unifié de responsabilité financière, à partir de 2023.

C’est un régime unifié de responsabilité pour le comptable ET l’ordonnateur. Le périmètre de responsabilité est redéfini et élargi à tous les gestionnaires publics, et non plus au seul comptable public.

Avec une nuance à apporter sur la notion de justiciables à qui peut être recherché une faute : les comptables publics, les fonctionnaires et agents territoriaux représentant d’une collectivité locale y compris les DGS, mais pas les élus locaux (sauf gestion de fait).

Pour quels objectifs ?

Plusieurs ont été annoncés : réduire la recherche en responsabilité des comptables publics, responsabiliser les ordonnateurs, limiter l’intervention d’un juge financier aux cas le plus graves.

« Les erreurs ou fautes les moins graves doivent se voir apporter un réponse managériale sans l’intervention d’un juge. » (réponse ministérielle du 19/05/2022, JO Sénat).

Les Chambres régionales et territoriales des comptes ont un rôle limité à du contrôle et de l’analyse, plus celui de juger des comptes du comptable public.

Pour ce faire, le nouveau cadre atténue l’amende et introduit une limitation de la mise en cause de la responsabilité financière :

  • Une peine plafonnée à 6 mois de rémunération,
  • Pour les fautes graves ayant causé un préjudice financier significatif, apprécié selon son montant au regard du budget.

La responsabilité sera recherchée au niveau du donneur d’ordre (L.131-5 CJF) : l’agent qui agit conformément aux ordres (de son supérieur, ou écrits ou délibération précise, notion de « lettre de couverture »), n’est pas responsable si son supérieur est bien informé de l’acte en question et du risque. Son supérieur devient alors responsable en lieu et place.

Par contre, le gestionnaire ne doit pas respecter l’ordre si l’instruction est illégale et de nature à compromettre gravement un intérêt public. En tel cas, la responsabilité n’est pas transférée mais partagée.

C’est le glissement d’un contrôle a priori vers un contrôle a posteriori.

Cette réforme nécessite de définir ou redéfinir les processus budgétaires et comptables, définir les enjeux financiers et les contrôles existants, pour repérer les risques et adapter les procédures.

1 réponse
  1. CASTEX ALAIN
    CASTEX ALAIN dit :

    Bonjour,
    Je suis l’ancien 1er adjoint chargé des finances de la commune de Salies du Salat, élu en 2014 sur la liste de M. DUPRAT et démissionnaire le 4 mai 2015 pour des problèmes de démocratie, de transparence, d’image fidèle des résultats financiers.
    Je suis depuis 2016 le grand livre des écritures comptables de la commune et des budgets annexes, des comptes administratifs, des comptes de gestion, des PV du conseil municipal, et je constate que la situation financière ne cesse de se dégrader. En ma qualité de citoyen salisien, j’ai déposé des dossiers à la Sous-Préfecture de Saint-Gaudens.
    Je pense qu’aujourd’hui, avec M. DARGENT Jean-Philippe nouveau Sous-Préfet, la situation changer.
    De ce fait, en ma qualité d’ancien Directeur Administratif et financier dans le privé, je souhaite de toute urgence des commissaires aux comptes pour contrôler les communes.
    Respectueuses salutations.
    M. CASTEX Alain

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