La mission parlementaire relative à la réforme des concours financiers de l’Etat aux collectivités locales, préconise, dans son rapport du 5 mai 2015, la mise en place, de manière transitoire, d’une DGF plus juste simple et lisible et qui prenne en compte les réalités de la gestion locale. La réforme porte principalement sur le bloc communal (communes et intercommunalités) qui représente 60% de l’enveloppe totale de la DGF. L’évolution de la DGF sera proposée lors du projet de loi de finances de 2016.
La réforme se divise en 5 leviers :
- Rénover la dotation forfaitaire des communes en créant une « dotation universelle » garantie à toutes les communes,
- Renforcer le ciblage de la péréquation verticale et mieux articuler avec la péréquation horizontale,
- Créer une DGF des EPCI, distincte de celle des communes,
- Créer une DGF local qui préserve l’autonomie des communes et intègre le fait intercommunal,
- Réexaminer les critères d’éligibilité et de répartition de la DGF et leur cohérence.
1- La rénovation de la dotation forfaitaire des communes
La commission établit une nouvelle répartition des différentes enveloppes forfaitaires qui comprennent :
- la dotation universelle de fonctionnement, elle correspond à un montant unique par habitant non lié à la taille démographique de la commune. Garantie à toutes les communes, elle est préservée de toute ponction (la minoration de la DGF ne s’appliquerait pas sur cette partie).
- la dotation de charge de centralité , elle correspond à un montant par habitant, croissant selon la taille démographique de la commune, institué selon un seuil de population déterminé.
- la dotation de charge de ruralité, elle est fixée en fonction du critère de densité (nb hab. /km carré) et tient compte de la spécificité de certains territoires comme les communes de montagne ou insulaires.
- la dotation de transition , elle permet de diminuer progressivement les écarts injustifiés de la DGF et doit disparaître dans 5 à 10 ans. Elle peut être le vecteur de la contribution au redressement des finances publiques et favorise la péréquation.
2- Renforcer le ciblage de la péréquation verticale et mieux articuler avec la péréquation horizontale
Le rapport prescrit une réforme des dotations de solidarité urbaine et rurale (DSU et DSR), et une suppression de la dotation nationale de péréquation (DNP). Les conditions d’exigibilité à la DSU sont resserrées en fonction d’un indice de ressources et de charges. Les seuils sont supprimés avec une majoration pour les communes urbaines les plus défavorisées. Les conditions d’exigibilité de la DSR sont également resserrées, celle-ci complète les fonds alloués au titre de la part « charge ruralité » de la dotation forfaitaire et intègre une majoration pour les communes rurales les plus défavorisées.
Des mesures d’exonération au fonds de péréquation de ressources intercommunales et communales (FPIC) sont mises en place ainsi qu’une évaluation régulière des effets cumulés des dispositifs et de leur efficacité.
3- Créer une DGF des EPCI, distincte de celle des communes
Une DGF EPCI autonome est proposée avec une architecture proche de la DGF des communes. Elle comprend :
- Une dotation universelle de fonctionnement basée sur un montant unique par habitant qui ne prend pas en compte la catégorie juridique de l’EPCI et préservée de toute ponction.
- Une dotation de péréquation : elle est calculée en fonction du potentiel et de l’effort fiscal de l’EPCI.
- Une dotation d’intégration et de mutualisation qui prend en compte le coefficient d’intégration fiscale (CIF) et le coefficient d’intégration et de mutualisation (CIM).
- Une dotation de transition, de même que pour les communes.
4- Aménager une DGF locale qui préserve l’autonomie des communes et intègre le fait intercommunal.
La commission souhaite faire évoluer la DGF des communes et des EPCI vers une «DGF locale » en établissant plusieurs scenarii qui propose le schéma de base suivant :
- une part non territorialisée calculée sur la base de critères propres à la commune ou à l’EPCI et répartie dans les conditions fixées par la loi sans dérogation possible.
- une part territorialisée calculée sur la base de critères agrégés au niveau intercommunal et répartie dans les conditions fixées par la loi avec possibilité de dérogation par un vote à la majorité renforcée.
Le maintien d’une base non territorialisée est préconisé. L’Etat verse les deux parties de la DGF locale afin de garder un lien financier direct avec les communes. Néanmoins l’EPCI peut conditionner le versement de la part territorialisé aux communes à un vote à l’unanimité. Ils pourraient ainsi choisir une répartition adaptée en fonction des spécialités de leur territoire.
5- Réexaminer les critères d’éligibilité et de répartition de la DGF et leur cohérence
Les critères pris en compte doivent être réévalués pour permettre davantage de cohérence et de transparence dans la répartition de la DGF. Pour cela la commission propose :
- le renforcement du critère du nombre de logements sociaux
- une plus grande prise en compte du critère de l’effort fiscal
- une actualisation des critères des potentiels fiscaux et financiers
- la prise en compte du coefficient d’intégration et de mutualisation en lien avec le CIF.
[boite_telechargement]Accéder au rapport d’étape de la réforme de la DGF
[/boite_telechargement]