L’article 256 B du code général des impôts stipule que les organismes publics ne sont pas assujettis à TVA pour les activités de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs, lorsque leur non-assujettissement n’entraîne pas de distorsion de concurrence. Les piscines sont classées dans les équipements sportifs. Ainsi, le caractère « sportif » de l’équipement aquatique conduit au non-assujettissement à TVA, sans possibilités d’option.

Le Conseil d’Etat, dans un arrêt du 09/12/2021 (commune de Nyons), a eu à se pencher sur le cas d’un « complexe aquatique ». Il a considéré qu’il fallait apprécier l’importance de l’activité sportive d’un équipement aquatique, au regard de ses activités ludiques, pour déterminer son assujettissement à TVA, quand bien même l’équipement serait déficitaire, et géré en régie par du personnel municipal.

Le Conseil d’Etat a ainsi jugé pour évaluer le caractère prédominant de l’activité sportive de bassins de natation, qu’ « il y a lieu de prendre notamment en considération le fait de savoir si ceux-ci se prêtent à une pratique de la natation de nature sportive, en ce qu’ils sont, par exemple, divisés en lignes d’eau, équipés de plots et d’une profondeur et d’une dimension adéquates, ou s’ils sont, au contraire, aménagés de sorte qu’ils se prêtent essentiellement à un usage ludique. »

Il y a « présomption » de non-assujettissement à TVA pour les équipements aquatiques, qui peut être renversée, en fonction de la configuration des bassins, comme il a été vu au paragraphe précédent, et en fonction des offres commerciales existantes à proximité (existence d’une concurrence).

Ainsi, la gestion de l’équipement aquatique par un prestataire privé via un marché de service ou un affermage, n’emportera pas qualification de SPIC et assujettissement à TVA. C’est la nature des activités menées dans cet équipement, et notamment la « prédominance » d’activités ludiques sur les activités sportives, qui pourra conduire à considérer cette activité comme relevant d’un SPIC. Notons qu’il n’y a pas de possibilité d’option à la TVA (mais un assujettissement partiel si les activités ludiques peuvent être distinguées, notamment par le paiement d’un prix spécifique).

Enfin, rappelons que depuis le 1er janvier 2021 et la réforme de l’automatisation du FCTVA, les biens immobiliers confiés dès leur réalisation à un tiers non éligible au FCTVA, sont dorénavant éligibles au FCTVA, à la condition que ces immobilisations soient inscrites sur des comptes éligibles au FCTVA, et que l’éventuel loyer du bâtiment ne soit pas soumis à TVA (loyer ou redevance appelé par la collectivité auprès du fermier). S’il s’agit d’un bâtiment avec une activité sportive dominante au sein d’un même espace qu’une activité ludique mineure sans tarification spécifique, alors il s’agira d’un bâtiment affecté à un service public, donc inscrit à un compte 2131 « bâtiment public » éligible. Si l’activité ludique est séparée ou séparable de l’activité sportive, alors cette part de bâtiment pourra être considéré comme un bâtiment non affecté à un service public, donc inscrit à un compte 2132 « bâtiment privé », non éligible au FCTVA.

Votre collectivité a adopté son budget primitif 2025, qui sera le dernier budget de plein exercice du mandat 2020-2026, avant le renouvellement des conseils municipaux prévu en mars 2026.

Au terme d’un mandat 2020-2026, particulièrement éprouvant pour les collectivités et les élus locaux avec la succession de crises, et ce, dans un contexte géopolitique plus que tendu dans le monde :

  • Covid-19 dès le début de mandat,
  • Explosion des prix avec le contexte inflationniste depuis 2023,
  • Remontée brutale des taux d’intérêts,
  • Bouleversement de la fiscalité directe locale,
  • Nouveau dispositif de prélèvement des collectivités locales,
  • Incertitudes politiques aggravant le contexte financier : déficit public jamais atteint et dette en progression pour atteindre 3,3Mds d’euros,
  • Agressions des élus et un nombre record de démissions de maires et de conseillers municipaux sur le mandat,

le monde local a adapté ses conditions de gestion pour assurer la continuité des services qu’il rend aux citoyens.

Dans ce contexte, complexe à appréhender, sujet à des évolutions parfois contradictoires, souvent éloigné des préoccupations au quotidien des administrés, les élus locaux ont fait face.

Alors que le temps et l’énergie des élus locaux étaient consacrés à ces questions institutionnelles et budgétaires, les attentes des administrés n’ont quant à elles pas été revues à la baisse !

Elles demeurent fortes en matière de qualité et de proximité des services publics.

L’adoption des Budgets 2025 vous offre alors l’opportunité :

• de réaliser un bilan du mandat 2020-2026, sur la base d’un audit financier complet, qui mette en exergue les réponses apportées par votre équipe ;

• de valoriser ce bilan avec pédagogie, dans le respect des dispositions du Code électoral qui encadrent la communication institutionnelle en cette période pré-électorale.

Qu’il s’agisse de communes ou d’intercommunalités, il est utile et important de pouvoir clairement exposer les contraintes rencontrées et les réalisations effectuées dans ce contexte plus qu’incertain.

Faire un audit de la situation, décrire, préciser et clarifier les évolutions des différents postes de dépenses et de recettes, mettre en lumière la pression exercée par l’inflation, l’augmentation des taux d’intérêt et le bouleversement de la fiscalité directe locale, comparer la situation avec d’autres territoires similaires, concevoir une synthèse communicante et pédagogique, telles sont nos atouts et nos missions.

Nous sommes à vos côtés pour vous accompagner.

Entré en vigueur le 1er janvier 2023, le nouveau régime de responsabilité financière des gestionnaires publics (RFGP) a profondément modifié les règles encadrant les fautes commises dans la gestion des deniers publics. Ce dispositif, mis en place par l’ordonnance du 23 mars 2022, confie à une chambre du contentieux de la Cour des comptes la mission de juger les agents publics – qu’ils soient ordonnateurs ou comptables – lorsqu’une faute grave ayant entraîné un préjudice financier significatif est constatée.

L’objectif affiché de cette réforme était de mieux cibler les fautes réellement graves, en écartant les sanctions automatiques pour des erreurs purement formelles. Toutefois, après plus d’un an d’application, les retours du terrain sont préoccupants et ce dispositif suscite de vives critiques. Plusieurs organisations professionnelles, dont le Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), alertent sur une tendance à l’automatisation des sanctions, même en l’absence de volonté frauduleuse ou en cas de contraintes opérationnelles fortes. Selon elles, 60 % des contrôles effectués jusqu’à présent ont concerné les collectivités territoriales.

Autre sujet de mécontentement : l’exclusion de la protection fonctionnelle pour les agents mis en cause. Cette garantie, qui permet habituellement à un agent de bénéficier du soutien juridique de son employeur, notamment pour les frais d’avocat, n’est pas applicable dans ce cadre, comme l’a confirmé le Conseil d’État. En réponse, une circulaire gouvernementale d’avril 2024 prévoit un accompagnement alternatif, reposant sur un appui technique et juridique, l’accès aux archives, et la création de centres de ressources.

Mais pour les syndicats, ces mesures restent insuffisantes. Ils demandent avec insistance la mise en place de véritables garanties pour les agents : retour de la protection fonctionnelle, définition de critères d’exonération ou de modulation des sanctions, et renforcement de la présomption d’innocence. Un manifeste pour une responsabilité publique juste et assumée, publié par le SNDGCT, a déjà recueilli près de 1 800 signatures.

Les inquiétudes sont d’autant plus vives que des condamnations récentes sont venues illustrer la sévérité du nouveau régime : des cadres territoriaux ont été condamnés à des amendes allant jusqu’à 2 500 euros pour des manquements administratifs, sans intention frauduleuse avérée. L’amende maximale peut atteindre jusqu’à six mois de rémunération annuelle.

Ce climat de tension pourrait avoir des conséquences concrètes sur le fonctionnement des services publics. Une enquête de l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF) révèle que 81 % des cadres interrogés se sentent menacés par ce nouveau régime. Une majorité craint qu’il n’entraîne une forme d’inaction, par peur de prendre des décisions susceptibles d’être sanctionnées.

Face à ces signaux d’alerte, les organisations professionnelles appellent le gouvernement à réajuster le dispositif, afin de concilier efficacité de la lutte contre les fautes de gestion et préservation de la sérénité et de l’engagement des agents publics.

Lors de la Conférence financière des territoires, tenue le 6 mai, le gouvernement a annoncé la mise en place de quatre groupes de travail pour réfléchir aux évolutions des finances locales. Ces travaux visent à réduire le déficit public en impliquant les collectivités locales, malgré les désaccords entre le gouvernement et les associations d’élus. Le gouvernement accuse les collectivités de « trop dépenser », tandis que les élus estiment que l’État est responsable de la situation en recentralisant progressivement les finances locales et en imposant des dépenses supplémentaires.

Les quatre groupes de travail

Les groupes de travail seront organisés autour de quatre thématiques principales :

  1. Prévisibilité des recettes et investissements
  2. Effectifs et masse salariale des collectivités locales
  3. Modalités des relations entre l’État et les collectivités
  4. Situation financière des départements

Ces groupes se réuniront à deux reprises : une première séance aura lieu les 26 et 27 mai, et la seconde les 18 et 19 juin. Chaque association disposera de deux sièges par groupe (un élu et un membre des services). Les résultats de ces travaux seront présentés en juillet lors d’une nouvelle conférence financière des territoires et intégrés dans la préparation du projet de loi de finances pour 2026.

Les enjeux des groupes de travail

  1. Prévisibilité des recettes et investissements :
    Ce groupe se concentrera sur la mesure de l’impact des recettes issues de la loi de finances pour 2026, en particulier la « pilotabilité des recettes des différentes strates » (le pouvoir de taux des élus). Il sera aussi question de rendre plus lisible le calcul de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) et d’explorer les financements externes (comme les fonds européens). L’objectif est de réintroduire la contractualisation entre l’État et les collectivités, où l’État offrirait une meilleure prévisibilité des dotations en échange de l’engagement des collectivités à maîtriser leurs dépenses. Une question clé pourrait être celle de l’« année blanche », dont le sens exact reste flou.
  2. Fonction publique territoriale (FTP) :
    Ce groupe se penchera sur la hausse des dépenses liées aux effectifs des collectivités, notamment la gestion des départs en retraite à venir et les moyens de maîtriser ces dépenses. Le groupe débattra également de l’attractivité des métiers de la FTP, des questions statutaires et de l’impact des cotisations sociales (CNRACL).
  3. Relations financières entre l’État et les collectivités :
    Ce groupe s’intéressera aux transferts financiers entre l’État et les collectivités (plus de 100 milliards d’euros par an). L’objectif est d’évaluer l’efficacité des dispositifs financiers et d’examiner la gestion des normes qui ont un impact financier sur les finances locales. Le gouvernement propose même un « moratoire sur les normes » dès 2025. Un autre sujet de discussion sera la péréquation horizontale, qui concerne les mécanismes de solidarité entre les différentes strates de collectivités, sujet qui ne fait pas l’unanimité parmi les élus.

Conclusion

Les travaux de ces groupes de travail seront cruciaux pour la définition de la politique financière à venir, avec l’objectif de réduire le déficit tout en maintenant un équilibre entre les besoins des collectivités et les exigences de l’État.